La jupe et l’élastique

Dans certain magasin Eurodif, il existe un rayon paradisiaque (pour moi) : la mercerie. Des tissus surtout d’ameublement mais pas très chers et tout ce qu’il faut pour la couture et le tricot. Autant te dire que j’y vais souvent. Surtout que le fil à coudre est deux fois moins cher qu’ailleurs.

Il y a peu, je vais flâner dans ce rayon (ce qui veut dire qu’en général je ne ressors pas les mains vides) et je tombe sur un magnifique coton, un peu liberty / cul-cul la praline, tout à fait à mon goût. 9 € le mètre, pourquoi s’en priver. Je vois déjà la petite jupe printanière que je vais me faire avec. Je continue la balade dans le rayon et je trouve de l’élastique, une bande bien large et… rose fluo. Papillon dans mon ventre ! Voilà qui va plonger ma future jupe dans le 21ème siècle et surtout dans la mode de cet été.

Je te fais pas le tuto de la jupe, c’est un bête rectangle avec un ourlet en bas, assez longue pour cacher mes genoux, assez courte pour éviter l’effet pot à tabac. Moi ce que je voulais, c’est des fronces et un bel élastique apparent pour dynamiser tout ça (sérieux d’où ça vient ce mot « twister » qu’il y a dans tous les magazines hein ?!).

Sauf que l’élastique est récalcitrant !
Attention, toi couturière en herbe susceptible de lire ces lignes. On ne coud pas un élastique à la légère. Et les tutos qui passent cette étape en disant « coudre l’élastique sur le tissu » mentent par omission !

Essai 1 : tuto-crédule
D’abord, j’avais essayé les fronces, à la main, propres, régulières. Puis j’ai cousu l’élastique par dessus, au bête point droit.

• Nombre d’aiguilles cassées : 6
• Nombre de coutures craquées à l’enfilage : 100%

Essai 2 : post-conseils (maman, belle-maman, grand-mère de Chéri-Mari qui m’ont mise sur la voie)
Toutes les fronces ont sauté lors du craquage 1. On me dit dans l’oreillette que c’est l’élastique qui va faire les fronces, qu’il faut tirer dessus pendant qu’on coud (euh…). Je pose l’élastique sur le tissu, endroit contre endroit au point zigzag et je tiiiiiiiiire.

• Nombre d’aiguilles cassées : 1 (victoire)
• Nombre de couture à défaire : 1

Et oui, il a beau être fort, l’élastique fait ce qu’il peut et il ne peut pas diminuer de moitié la largeur d’une jupe (alors que des fronces ou des plis, si). J’ai donc décousu mon rectangle, enlevé 30 cm dans la largeur et recousu.

Note aux couturières : il faut VRAIMENT beaucoup tirer l’élastique pour qu’il ne casse pas l’aiguille. Toute la difficulté est de tenir la partie déjà cousue, de tirer la partie à coudre, tout en gardant bien le tissu du dessous en place et en faisant avancer la bête. A chaque fois que tu lâches, il faut recaler le point. Et tu lâches souvent, parce que tu as mal aux bras à force de tirer !

Si je devais recommencer cette jupe :

• Je ferais mes fronces à la mains
• Je ferais la couture de l’élastique étiré sur le tissu froncé
• Je finirais par la couture de côté et l’ourlet

Bon et même si j’ai autant cousu que décousu ce satané élastique et qu’elle n’est pas aussi froncée / bouffante que je voulais, elle est belle ma jupe, non ? Souviens-toi de mes premiers vêtements cousus, il y a eu un peu de chemin depuis et ça fait plaisir !

Une dernière pour la route ? J’ai dessoudé mon Découvit à force de découdre l’élastique ! Si c’est pas de l’acharnement ça…